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23 février 2014

Petite méditation: L'Oratoire du coeur de Marie Louise

L’ORATOIRE DU CŒUR DE MARIE LOUISE

Mon aimable Jésus, faites-moi la grâce de mettre en pratique ce que vous avez la bonté de m'inspirer, qui est de travailler à faire au dedans de moi un oratoire pour vous lo­ger. Cher Sauveur de mon âme, aidez-moi de votre secours, car je ne suis que faiblesse. Hélas ! qu'elle est grande, que le poids de mes infirmités est accablant ! Ayez-en compassion, mon aimable Jésus ! L'humilité sera le fondement de cet édifice et, pour cet effet, toutes les petites humiliations qui se présenteront, je les recevrai avec le secours de votre sainte grâce, avec patience, sans me plaindre à personne, et souhaiterai bien que ce fût avec joie. Je l'espère de votre bonté, afin que le pavé de cet Oratoire soit de plus en plus embelli et orné de cette chère et héroïque vertu. Je me regarderai toujours comme étant indigne d'être parmi les épouses de Jésus-Christ.

Il y aura quatre colonnes à ce petit oratoire :

  • La première sera l'Obéissance.
  • La seconde, le détachement de toutes les créatures.
  • La troisième sera l'amour des souffrances.
  • La quatrième sera la Prudence.
L'Oratoire de Marie Louise - Saint-Laurent-sur-Sèvre
J'espère, avec la grâce de Dieu, pour embellir cette chère colonne de l'obéissance, quand on me commandera, obéir comme un enfant sans répliques, sans raisonnement, et je céderai et ferai, avec joie et soumission, ce qu'on m'ordonnera. S'il m'arrive d'y manquer, je ferai un acte de contrition les bras en croix.

A la colonne du détachement de toutes créatures, je travaillerai, autant qu'il me sera possible, à ne point laisser surprendre mon cœur à tout ce qui est terrestre, et à veiller exactement, avec la grâce de Dieu, sur tous ses mouvements et respirations, afin qu'ils soient tous pour mon aimable Jésus. Je travaillerai à mourir à toutes les créatures, surtout à moi, et à faire mourir en moi le vieil homme pour avoir le bonheur d'être, entièrement et sans partage, unie à Dieu seul. Je ne m'attacherai à rien et n'aurai aucune attache à mes dévotions, prête avec la grâce de Dieu, à en être privée, si mon confesseur me défend de communier ou de faire autres dévotions. Je n'y veux avoir aucune attache, et s'il m'arrive que ce pauvre cœur ait le malheur de s'attacher à aucune chose terrestre de propos délibéré, je dirai un Veni Creator, les bras en croix.

A la colonne de l'amour des souffrances je recevrai, toujours aidée, comme je l'espère, de la grâce de Dieu, avec soumission, toutes les croix qui me seront présentées par les mains de mon aimable Jésus, qui voudra bien m'honorer de ce qu'il a de plus précieux, dont il fait présent à ceux qui l'aiment de tout leur cœur, et de ne me plaindre à personne des petites contradictions, mépris et souffrances, et de n'avoir recours, dans les états de désolation et d'affliction où la nature se trouvera, qu'à Dieu seul ; ou si je suis obligée de les faire connaître, je ne le ferai connaître qu'à mon confesseur, et encore de le faire succinctement, et de me défier toujours de mon amour-propre qui est si ingénieux à trouver en tout sa consolation. Si par malheur je ne portais pas avec patience les croix, j'en ferais pénitence en portant une ceinture piquante pendant cinq heures, en l'honneur des cinq plaies de Notre Seigneur.

A la colonne de la Prudence, afin de la rendre plus agréable aux yeux de Dieu, je veillerai avec la dernière exactitude sur mon intérieur et mon extérieur, sur mes regards, sur mes paroles, sur mes pensées, sur mes désirs, sur mes inclinations, sur mes démarches, enfin sur toutes mes actions, afin que tout soit réglé selon l'esprit de Jésus-Christ et pour la plus grande gloire de Dieu. Je reprendrai toutes mes sœurs, avec une grande douceur et fermeté. Je vous la demande, mon aimable Jésus, cette grande douceur, afin d'imiter, en quelque manière, celle que vous avez eue jusqu’'aujourd'hui à me supporter avec une patience infinie dont je vous remercie de tout mon cœur. Si j'ai le malheur de m'écarter de cette grande vertu de la prudence, je ne manquerai pas d'en faire pénitence, en portant pendant trois heures des bracelets piquants à chaque fois que j'y manquerai. Quelle joie et quelle consolation ne recevra point mon âme, si à la fin de la journée, en visitant ces chères colonnes intérieures, j'étais assez heureuse de pouvoir y apercevoir que je n'aurais rien négligé pour les rendre de plus en plus agréables aux yeux de Dieu.

Les rideaux spirituels attachés à ce tabernacle seront la piété, les vergettes pour tenir les rideaux seront la fermeté, pour entreprendre tout le bien que Dieu demandera de moi. Les boucles seront la vigilance pour remplir tous mes devoirs, la couverture de ce tabernacle sera la douceur, et pour obtenir cette chère vertu je veillerai avec la dernière exactitude sur ma langue, afin qu'elle ne dise aucune parole avec vivacité et veillerai aussi sur mon cœur, afin que, s'il élevait quelques mouvements d'impatience, de les arrêter avec le secours du Saint-Esprit, qui ne repose que sur un cœur humble et contrit. S'il m'arrive de faire quelque faute sur cette vertu de douceur, j'en ferai pénitence en me levant la nuit pour faire un quart d'heure d'amende honorable avec la corde au cou. Je ne ferai aucune de ces pénitences qu'avec la permission de mon confesseur. Oh ! quel bonheur de pouvoir par toutes ces petites pratiques faire une demeure qui puisse plaire à Dieu. Pour loger mon Dieu, quelle consolation pour toi mon âme de travailler à ce grand ouvrage de ma perfection... Quel avantage si tu mets en pratique ces résolutions que tu prends. Je l'espère, mon divin Jésus, de votre bonté infinie et je suis résolue, avec le secours de votre sainte grâce, de l'exécuter avec la dernière fidélité.

Pour la réflexion

°Quelle est-ce la place dans ma vie quotidienne de ces quatre parole-colomnes.

° Dans le dernier paragraphe il y a une liste de vertus grace auxquelles je suis confronté chaque jour.Est-ce qu’elles stimulent ma vie?

° A-t-il encore une place pendant ma journée l’examen de conscience.....comment je le vis?

8 février 2014

Petite méditation: Testament de Marie Louise

Marie Louise Trichet
Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, étant sur le point de rendre compte à mon Créateur de la manière dont je me suis conduite à l'égard des Filles de la Sagesse dont j'ai eu le bonheur de porter la première l'habit, et voyant clairement se vérifier tout ce que M. de Montfort m'avait dit que je serais un jour à la tête d'une nombreuse communauté et qu'on verrait dans la suite des temps une pépinière de Filles de la Sagesse, je me crois obligée de leur recommander à toutes présentes et à venir de ne s'écarter jamais de l'esprit primitif de notre saint fondateur qui est un esprit d'humilité, de pauvreté, de détachement, de charité, d'union les unes avec les autres.

Je leur recommande en outre, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, d'avoir toujours une dépendance sans réserve de la communauté établie à St-Laurent-sur-Sèvre, de la regarder comme le chef-lieu de toute la congrégation, d'en regarder la supérieure et toutes celles qui lui succéderont en cette charge comme leur supérieure générale; de respecter et obéir au supérieur des missionnaires du St-Esprit aussi fondés par M. de Montfort, et à ses successeurs dans la même place, comme celui qui leur a été donné par lui pour y gouverner généralement et maintenir la vigueur de la règle dans toute la congrégation; d'avoir du respect et de la reconnaissance pour celui des missionnaires qui aura la charité de tenir la place de confesseur aux Filles de la Sagesse. Ce faisant, elles seconderont mes désirs, elles feront ce que Dieu m'a fait la grâce de pratiquer pendant que j'ai été sur la terre et elles accompliront la dernière volonté d'une mère qui les a toujours aimées, qui les aime encore et qui les aimera et ne les oubliera point après sa mort.

Ne pouvant écrire moi-même tout au long mes susdites présentes volontés, à raison de ma grande faiblesse, je les ai fait mettre sur le papier par la Sr Honorée, maîtresse des novices, et les ai signées de ma main.
A Saint-Laurent, le 25e jour d'avril 1759.

Marie-Louise de Jésus, supérieure générale.

Pour la réflexion

° Qu’est-ce que c’est pour moi aujourd’hui le “esprit primitif de nos fondateurs”.

°comment j’écoute ces paroles-ci: esprit de humilité, de pauvreté, de détachement, de charité, de union....

°comment je vois aujourd’hui que nos fondateurs ne nous oublient pas.