Depuis le début, pour réaliser son projet, Dieu cherche des collaborateurs
bénévoles. Ce même appel retentit lors de chaque baptême, mais rares sont ceux
qui l’entendent. Voilà l’objectif de la catéchèse de Montfort : faire
retentir l’appel de Dieu et aider les personnes à y répondre. À cet appel du
Seigneur on peut réagir de façons différentes : crier un ‘oui’ enthousiaste,
ou marmotter quelque chose, ou faire comme si on n’entend rien… Le
problème : souvent on ne se rend pas compte qu’en Jésus le Dieu invisible
s’est rendu visible, qu’il est venu partager le sort des bons et des mauvais, qu’il
est descendu dans les recoins les plus sombres de l’existence humaine afin de
la transformer de l’intérieur, et qu’il a détruit la porte de la mort et ouvert
le chemin qui conduit à la terre nouvelle et aux cieux nouveaux.
Nous lisons dans la Vraie Dévotion les numéros 126 - 130:
126.
J'ai dit que cette dévotion pouvait fort bien être appelée une parfaite
rénovation des voeux ou promesses du saint baptême.
Car tout chrétien, avant son baptème, était l'esclave du démon, parce qu'il
lui appartenait. Il a, dans son baptême, par sa bouche propre ou par celle de
son parrain et de sa marraine, renoncé solennellement à Satan, à ses pompes et
à ses oeuvres, et a pris Jésus-Christ pour son Maître et souverain Seigneur,
pour dépendre de lui en qualité d'esclave d'amour. C'est ce qu'on fait par la
présente dévotion: on renonce (comme il est marqué dans la formule de
consécration), au démon, au monde, au péché et à soi-même, et on se donne tout
entier à Jésus-Christ par les mains de Marie. Et même on fait quelque chose de
plus, car dans le baptême, on parle ordinairement par la bouche d'autrui,
savoir par le parrain et la marraine, et on ne se donne à Jésus-Christ [que]
par procureur; mais, dans cette dévotion, c'est par soi-même, c'est
volontairement, c'est avec connaissance de cause.
Dans
le saint baptême, on ne [se] donne pas à Jésus- Christ par les mains de Marie,
du moins d'une manière expresse, et on ne donne pas à Jésus-Christ la valeur de
ses bonnes actions; mais, par cette dévotion, on se donne expressément à
Notre-Seigneur par les mains de Marie, et on lui consacre la valeur de toutes
ses actions.
127. Les hommes, dit saint Thomas, font voeu, au saint baptême de renoncer
au diable et à ses pompes: In baptismum vovent homines abrenuntiare diabolo et
pompis ejus. Et ce voeu, dit saint Augustin, est le plus grand et le plus
indispensable : Votum maximum nostrum quo vovimus nos in Christo esse mansuros
(Epis. 59 ad Paulin). C'est aussi ce que disent les canonistes: Principuum
votum est quod baptismate facimus. Cependant, qui est-ce qui garde ce grand
voeu? Qui est-ce qui tient fidèlement les promesses du saint baptême? Presque
tous les chrétiens ne faussent-ils pas la fidélité qu'ils ont promise à Jésus-Christ
dans leur baptême? D'où peut venir ce dérèglement universel, sinon l'oubli où
l'on vit des promesses et des engagements du saint baptême, et de ce que
presque persone ne ratifie par soi-même le contrat d'alliance qu'il a fait avec
Dieu par ses parrains et marraines!
128.
Cela est si vrai que le Concile de Sens, convoqué par l'ordre de Louis le
Débonnaire pour remédier aux désordres des chrétiens qui étaient grands, jugea
que la principale cause de cette corruption dans les moeurs venait de l'oubli
et l'ignorance où l'on vivait des engagements du saint baptême; et il ne trouva
point de meilleur moyen de remédier à un si grand mal que de porter les
chrétiens à renouveler les voeux et promesses du saint baptême.
129. Le Catéchisme du Concile de Trente, fidèle interprète des intentions
de ce saint concile, exhorte les curés à faire la même chose et à porter leurs
peuples à se ressouvenir qu'ils sont liés et consacrés à Notre-Seigneur
Jésus-Christ comme des esclaves à leur Rédempteur et Seigneur. Voici ses paroles:
Parochus fidelem populum ad eam rationem cohortabitur ut sciat [...] aequum
esse nos ipsos, non secus ac mancipia Redemptori nostro et Domino in perpetuum
addicere et consecrare (Cat. Conc. Trid., pte I,c.3).
130. Or, si les Conciles, les Pères et l'expérience même nous montrent que
le meilleur moyen pour remédier aux dérèglements des chrétiens est de les faire
ressouvenir des obligations de leur baptême et de leur faire renouveler les
voeux qu'ils y ont faits, n'est-il pas raisonnable qu'on le fasse présentement
d'une manière parfaite par cette dévotion et consécration à Notre-Seigneur par
sa sainte Mère? Je dis d'une manière parfaite, parce qu'on se sert, pour se
consacrer à Jésus-Christ, du plus parfait de tous les moyens, qui est la Très Sainte Vierge.