“La Vraie
Dévotion n’est pas un moyen magique, mais elle est porte l’empreinte d’un
saint. Et les saints savent plus que nous, ils voient plus clairement. Ils sont
des visionnaires pour les choses de Dieu.” (Cardinal Danneels)
Dans son petit livre L’Amour de la Sagesse Éternelle,
Montfort consacre un chapitre entier au plan de Dieu pour sauver sa création et
pour lui donner une toute nouvelle
tournure. Jésus, la Sagesse, prend la décision : «J‘irai chez les
hommes ». (ASE 45) Nous trouvons déjà cette décision dans le livre de
l’Exode où Dieu le Père dit : « J’ai entendu les cris de mon
peuple, je vais descendre. »
(Ex 3, 7-8) Pour réaliser son plan de salut et le
mener jusqu’à son accomplissement, Dieu choisit Marie.
Ce que Dieu a promis de réaliser
Comment Montfort voit-il l’agir de Dieu ? Dieu
est entré dans l’histoire. Et cela après une longue période de préparation. Aux
environs de l’année 1800 avant Jésus-Christ, Dieu s’est fait connaître à
Abraham et 1800 ans plus tard, le Christ
lui-même est venu dans le monde.
L’incarnation du Christ a déjà commencé dans le plan de Dieu avec Abraham. Dieu
dit à Abraham : Quitte ton pays… et je ferai de toi un grand
peuple. » Une promesse.
Et, à travers toute l’histoire, nous voyons que Dieu
tient parole. Il se ‘colle’ à ceux à qui il a fait une promesse. Abraham est
allé à l’aventure. Il a transmis sa foi
dans la promesse de Dieu à Isaac et à Jacob. Ils n’avaient, dans leur
pérégrination tout au long de leur vie, que cette promesse de Dieu. Leur foi consistait en
ceci : Ce que Dieu a promis, il l’accomplira. Même si les circonstances semblaient, à
première vue, affirmer le contraire. Après tout, le peuple de Dieu en Egypte, a
fini par devenir esclave.
Il semble que le plan de Dieu, depuis Abraham, ne
progresse qu’avec des hauts et des bas. Lorsque la détresse devint extrême,
Dieu s’adressa à Moïse : « J’ai entendu les plaintes de mon
peuple, je vais descendre. Va trouver Pharaon et va plaider en faveur de mon
peuple. » Avec Moïse, nous arrivons à un moment charnière de l’histoire
Avec lui fut réalisée l’Alliance.
Mais malgré cette Alliance, le peuple s’égare à
nouveau. Les Hébreux durent endurer un
séjour de quarante ans dans le désert (quarante ans était alors la longueur
d’une vie). Même après qu’ils soient entré dans la ‘Terre Promise’, leur vie
est passée par des moments d’euphorie et par de lourdes épreuves : après
les points culminants avec les rois Saül, David et Salomon, il y eut aussi des
creux profonds.
Le point le plus bas fut l’exil à Babylone et la
destruction du temple de Jérusalem avec la perte de l’arche d’alliance. Dans
ces périodes d’infidélité et de désespoir, les prophètes ont toutefois rappelé
que Dieu tient toujours parole. C’est aussi une constante dans les relations de
Dieu avec les hommes qu’il atteint toujours son but malgré la faiblesse humaine
et de sérieux obstacles
Pensant à tous, Dieu s’adresse à quelques-uns
D’un groupe de pauvres, de fidèles, est enfin née
Marie et, à elle aussi, Dieu a fait une promesse : ‘Celui qui naîtra de
toi sera le Messie’. En Jésus, se réalise en effet la Nouvelle et Eternelle
Alliance. En lui, le plan de Dieu pour les hommes s’accomplit définitivement.
Montfort se demande comment Dieu peut encore
aujourd’hui agir réellement et ce qu’il peut déduire de sa ligne de conduite. Il
est frappé par le fait que Dieu, à travers tout son plan, à travers toute
l’histoire des hommes, s’adresse à une seule personne. Pensant à tous les
hommes, il choisit Abraham, Moïse, Marie. Dieu ne s’adresse pas pour cela en
premier lieu aux personnes les plus douées. Dans son plan, Dieu ne regarde pas
les qualités humaines ou les défauts : Moïse n’était pas un bon orateur,
il bégayait. Marie était issue des Anawim, des petits, de ceux qui ne peuvent
pas compter sur leurs propres forces, qui attendent tout de Dieu.
Dieu se fait ‘dépendant’
Pensant à tous, Dieu s’adresse donc à
quelques-uns ; Surtout, Dieu ne va pas vers les gens qui débordent de
qualités, mais il s’adresse aux personnes, les questionne, les invite, les
appelle. Dieu se fait dépendant. Il prend l’initiative et demande :
« Veux-tu… ? C’est l’image que Montfort a de Dieu. Il est un Dieu qui
nous prie.
“Me voici.”
Un autre aspect dans tout ce schéma de l’agir de Dieu
est que, bien qu’il soit un Dieu qui questionne, il n’y a qu’une réponse
possible. La réponse est toujours la même : « Me voici. » Aussi
bien Abraham que Moïse l’ont dite. Marie a dit: “Je suis la servante du
Seigneur.» C’est la réponse positive du croyant à la demande de Dieu. Quand
Jésus est entré dans le monde, il a dit aussi « Voici, je viens pour faire
ta volonté. » C’est aussi la prière fondamentale que Montfort a
concrétisée dans sa Consécration, le renouvellement des promesses du
baptême : « Me voici. »
Marie, le plus court chemin pour aller à Jésus
Marie a clairement sa place dans la grande œuvre de
Dieu. Dans le récit de Cana, Marie était là, aussi bien que Jésus. Marie voit
que la fête est en train de mal tourner et elle s’adresse à Jésus. Mais il lui
répond : « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore
venue. » Chez Jean, l’heure signifie l ‘aube de l’accomplissement du plan
du salut. Marie est celle qui donne à Dieu la chance d’amener son plan à son
achèvement. Elle entre dans le plan d’action du salut, dans l’agir de Jésus.
Et tout à fait à la fin du récit Jean
écrit : « Tel fut le premier des signes de Jésus. Il l’accomplit
à Cana, de Galilée. Il manifesta sa gloire et ses disciples crurent en
lui. » Cela veut dire qu’il manifesta qui il était dans le grand plan de
Dieu, qui enfin établit sa nouvelle et éternelle alliance. Marie était présente
à Cana, à l’éclosion de la foi des disciples.
Et quand l’heure de Jésus fut venue, elle est là de
nouveau. Juste au moment où la foi des disciples vacillait sérieusement, Marie
est là debout, avec Jean, au pied de la croix et reçoit de Jésus au Golgotha
une nouvelle mission : « Femme, voici ton fils », qui vacille,
qui a besoin de soutien, qui doit encore grandir dans sa foi. Et à Jean Il
dit : « Voici ta mère.» Montfort s’est fortement appuyé sur la
mission que Marie a reçue envers les croyants.
Dans les Actes
des Apôtres, nous voyons comment Marie a pris concrètement sa place au
milieu des disciples qui vacillent dans leur foi. Marie était présente, au jour
de la Pentecôte, lorsque l’Eglise est née et que les disciples sont devenus des
hommes nouveaux habités par Dieu. Montfort réfléchit là-dessus ; il a
parcouru les mêmes étapes dans sa vie et il dit : Dieu est venu habiter en
moi. C’est possible aussi pour chacun de nous. Montfort nous montre pour cela
un chemin aisé et ce chemin aisé passe par Marie.
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